Depuis un an, ce n’est que bruit et fureur avec son cortège de drames, d’horreur et de déplacement de population. En lançant le 24 février 2022, au mépris de toute les règles du droit international, l’invasion de l’Ukraine, Poutine a fait basculer notre monde au bord de l’abîme.
En engageant la Russie dans cette guerre, il a décidé de substituer la force la plus brutale à la négociation utilisée pour traiter les désaccords dans les relations internationales, principe qui, grâce à l’ONU, s’imposait entre grandes puissances depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Il fallait donc, par le soutien international apporté à l’Ukraine, affirmer clairement que le monde n’était pas prêt à accepter ce terrible retour en arrière. Malheureusement, chaque jour allonge la liste des victimes et des destructions, chaque jour l’escalade guerrière tend à s’imposer sur le terrain.
Après l’exigence légitime d’armes de défense pour l’Ukraine, on parle de chars, de drones, d’aviation… Renvoyant la fin du conflit à un plus tard indéfini.
À l’opposé, Vladimir Poutine manipule son peuple et manie la menace de l’arme nucléaire à satiété.
Alors, il n’est pas temps que l’opinion publique, le mouvement pacifiste, cèdent la place d’autant que les pyromanes ne manquent pas. Quand le ministre des affaires étrangère lituanien affirme ” Il nous faut surmonter la peur de vouloir vaincre la Russie ” il ouvre la voie à un risque de terrible escalade.
D’ailleurs si à l’inverse la supériorité des forces russes venait à s’affirmer, dans quel dilemme serions-nous placés, s’incliner ou entrer en guerre ?
Plus la guerre dure avec son cortège de malheur plus il devient difficile de négocier un compromis chaque camp faisant prévaloir ses pertes.
Ce n’est donc ni du côté de Zelenski et encore moins de celui de Poutine que le cesser le feu viendra. Et sans doute, les logiques de domination qui prévalent dans nos sociétés expliquent une certaine acceptation de ce conflit marginalisant les promoteurs de la Paix.
N’est-ce pas ce à quoi nous assistons quand des pays qui en Europe refusaient historiquement l’adhésion à l’OTAN la demandent aujourd’hui, renforçant les dynamiques de blocs contre blocs ? C’est d’ailleurs ce à quoi à quoi on assiste avec l’inflation de tous les budgets militaires des pays les plus développés comme si la première priorité était de montrer ses muscles au mépris des nécessaires efforts à faire en faveur de la Paix et de la Justice sociale. Pourtant sauf à accepter de voir cette guerre s’éterniser, voir se généraliser à l’Europe entière, n’est-il pas temps de faire entendre plus fort l’exigence de Paix.
Rien de bon n’est à attendre de la guerre, elle s’oppose au progrès, à toute humanité alors que la Paix nous offre l’opportunité de mettre le développement de nos sociétés au service de l’épanouissement, du bonheur humain en nous permettant de développer notre sociabilité.
Alors quel sens y a-t-il à diaboliser l’ennemi si ce n’est de s’interdire de négocier ?
Quand la guerre est là et que les sanctions s’avèrent incapable d’y mettre fin l’alternative qui reste doit être la recherche d’un compromis supportable.
Pourquoi les propositions de la Chine faites le 22/02/2023, en faveur d’un cessez-le-feu, avec un cadre pour ouvrir des discussions ont-elles été écartées sans qu’aucun efforts ne soit fait pour s’en saisir quitte à amender ces propositions ?
Pourquoi devrions-nous nous aligner sur les USA qui sont dans une surenchère qui leur est coutumière et qui d’autre part profite économiquement de ce conflit au cœur de l’Europe ?
Dans ces moments si complexes, si meurtriers pour les populations et portant tellement de danger, il est étonnant que la représentation Nationale, les député-e-s de notre pays ne soit pas sollicité-e-s.
Permettre à ce débat d’exister devient une exigence démocratique et de ce débat peut émerger des propositions. Notre pays, la France, fait partie des 5 pays qui siègent au Conseil de Sécurité de l’ONU. Il n’est donc pas impensable qu’il soit, y compris en s’appuyant sur un débat public national, porteur d’initiatives afin de concourir à imposer une reprise du dialogue sans conditions préalable. Notre pays s’enorgueillirait de prendre ce bâton de pèlerin. Car oui, il est urgent de remettre la Paix au centre de la table.